Aerial
Alexandra Lehmler & Franck Tortiller
Ce duo a quelque chose d’extrêmement perméable, de flottant, presque délicat. Se retrouver à deux sur scène offre une liberté qui nous pousse à aller bien au-delà des limites des formes traditionnelles du jazz.. Aérien, fougueux, énergique, contemporain, intemporel….
L’adjectif anglais aerial qualifie, selon l’Encyclopedia Britannica, ce qui évolue dans les airs .
Aerial, le projet en duo de la saxophoniste Alexandra Lehmler et du vibraphoniste Franck Tortiller, évoque l’élément air et son absence de limites comme le médium dans lequel leur musique évolue.
L’entrelacement des sons éthérés du vibraphone et des ornements mélodiques du saxophone semble évoluer hors de toute pesanteur, rappelant de multiples sauts, vrilles et autres acrobaties. L’interplay comme de définissait Bill Evans est ici omniprésent.
L’écoute, l’échange, la prise de risque , tout ce qui fait le jazz aujourd’hui est dans la musique de ce duo.
Alexandra Lehmler & Franck Tortiller
Il y a neuf ans, dans le cadre d’un quintette franco-allemand qu’Alexandra Lehmler a réuni à la demande d’ »Enjoy Jazz », les chemins de ces deux musiciens qui ont beaucoup voyagé. Il est vite apparu que la rencontre entre la saxophoniste, dont le travail est axé sur le côté spontané et communicatif de la musique, et le vibraphoniste, qui s’est distingué par des projets raffinés en grands formats, avait un charme tout particulier.
Deux âmes sœurs, mais en même temps si différentes, que leur rencontre fait naître une chaleur, une proximité et une tension qui porte grand les arcs de l’improvisation de leur musique.
En duo, Lehmler et Tortiller soulignent le caractère aérien, léger, flottant, translucide de leur musique, qui n’a pourtant jamais l’air d’échapper à la pesanteur. D’en haut, à vol d’oiseau, Lehmler et Tortiller laissent leur regard vagabonder sur le vaste champ de possibilités que leur offre la musique. Ils rencontrent tantôt un standard de jazz, tantôt une berceuse ou même un aria classique.
Aerial, le duo d’alter ego si dissemblables, nous surprend et crée quelque chose de nouveau, une musique qui tourne et se retourne, qui semble danser dans un tournoiement étincelant.
Stefan Hentz – Journaliste allemand.